S’il est clair que l’adaptation aux changements climatiques est du ressort des territoires communaux, aux côtés de l’Etat central, il n’est pas toujours aisé pour les acteurs communaux de savoir comment prendre en compte cette question transversale. Quelques clés pour l’action communale peuvent ici être recommandées :
Développer une approche participative et favoriser les mesures endogènes
Une approche ascendante (bottom-up) est souvent recommandée dans la gouvernance de l’adaptation au changement climatique. Des stratégies d’adaptation existent déjà localement dans les régions vulnérables et elles méritent parfois d’être réactivées, amplifiées et reproduites. A cet égard, le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique a conduit, par zone agro-écologique, un recensement des mesures endogènes d’adaptation par zones agro écologique (intégrer un lien vers la carte des zones agro-écologique et intégrer les mesures endogènes dans les fiches). Il s’agit toutefois de faire attention à ne pas enjoliver l’efficacité de ces stratégies locales d’adaptation.
La plupart des méthodologies d’analyse des vulnérabilités et des capacités d’adaptation prônent une approche participative, qui a aussi ses inconvénients, comme la création d’attentes démesurées de la part des populations. Une approche ethnologique de l’adaptation consiste notamment à comprendre comment se sont adaptées les populations sur des millénaires à la variabilité climatique. Certaines stratégies utilisées par le passé pourraient se révéler utiles aujourd’hui ou dans le futur.
L’approche participative est tout particulièrement intéressante pour accéder aux populations les plus vulnérables, comme les femmes, afin qu’elles s’emparent de sujets sur lesquels leurs actions auront un effet de levier pour l’ensemble de la communauté. Il est également crucial de travailler avec les Anciens sur la perception des changements sur le long terme.
Plusieurs outils et videos sont disponibles sur le site internet à la page outils de sensibilisation (mettre le lien) et peuvent permettre d’introduire une séance de sensibilisation, si ceux-ci sont adaptés à la nature du public à toucher.
Agir à la bonne échelle
La commune n’est pas toujours la bonne échelle pour faire face à une question d’adaptation au changement climatique. En matière de protection de la biodiversité par exemple, l’échelle communale est souvent insuffisante à prendre en compte ces problèmes. C’est pourquoi il est recommandé aux communes de s’associer pour faire face ensemble aux problématiques d’adaptation qui les concernent.
La Communauté Forestière du Moyen Ouémé est un Etablissement Public de Coopération intercommunale composé des communes de Dassa-Zoumè, Glazoué, Savè, Ouessè, Tchaourou, Djidja, Savalou, Bantè, Bassila. L’échelle intercommunale est pertinente pour gérer une ressource telle que la forêt, qui s’étend sur de nombreuses communes. De la même façon, le Conseil Intercommunal d’Eco Développement du lac Nokoué, (CIED- Nokoué) a vocation à préserver cette ressource partagée en s’appuyant sur une association regroupant notamment les communes de So Ava, les Aguégués, Porto-Novo, Abomey Calavi.
Consulter le projet de la COFORMO : https://www.ancb-benin.org/Document_pdf/FFEM-CBJ1172-Forets-communales-Benin
Voir le plan stratégique du CIED Nokoué : http://www.gwppnebenin.org/plan-strategique-du-cied-nokoue,1051.html
Planifier l’action communale selon les impacts attendus des changements climatiques
La commune dispose de deux grands outils de planification :
- Un outil de planification spatiale : Le Schéma Directeur d’Aménagement Communal (SDAC) traite de l’affectation des sols à un horizon de 15 ans. C’est un outil important pour l’adaptation aux changements climatiques : en effet, les risques auxquels seront exposées les populations à l’avenir doivent être anticipés dans ce document. Par exemple :
- les changements climatiques vont induire des pluies plus violentes. La planification de l’occupation de l’espace par les hommes doit prévoir ce risque pour ne pas accroître le risque d’inondations. Les règlements d’usage du sol en zones urbaines, doivent également aborder la question de l’imperméabilisation du sol sur la parcelle privée.
- Le déboisement en cours au Bénin modifie le climat et la pluviosité locale. Le SDAC est l’un des outils de protection de la forêt, car il doit permettre de définir les zones naturelles à protéger de l’occupation humaine.
- Un outil de planification des activités : le plan de Développement Communal (PDC). Le PDC, dont l’horizon temporel est de 5ans, est normalement une déclinaison du SDAC. En effet, les activités programmées comportent une dimension spatiale qui doit être en harmonie avec les orientations du SDAC. A titre d’exemple, le lotissement décidé dans le PDC doit avoir une traduction spatiale conforme aux orientations du SDAC. Les grandes infrastructures prévues dans le SDAC doivent faire l’objet d’une programmation dans le PDC.
Méthodologie pour l’atteinte des ODD par les communes béninoises
L’agenda 2030 est le document cadre qui doit permettre d’atteindre les objectifs pour un développement durable (encore appelés ODD). Les ODD comportent entre autres des objectifs en lien avec les adaptations climatiques. Cette vidéo montre comment la mise en œuvre de doit se décliner au niveau local au Bénin :
Pour mieux comprendre en quoi les ODD intègre la question de l’adapatation aux changements climatiques nous vous invitons à prendre connaissance des ODD.