Expériences des communes

Dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques, un certain nombre d’actions ont déjà été conduites.

L’Etat s’est déjà engagé, au niveau national et aux côtés des communes, c’est l’objet du point 1-Expériences au niveau de l’Etat béninois.

De leur côté les communes ont déjà à leur actif des réalisations concrètes, c’est l’objet du point 2- Expériences des communes

1. Expériences au niveau de l’Etat béninois

D’une manière générale, l’Etat béninois s’est déjà engagé dans la lutte pour l’adaptation aux changements climatiques.

Le premier de ces engagements est à l’échelle internationale, puisque le Bénin a ratifié les différents protocoles internationaux consacrés à la lutte contre les changements climatiques et ce, depuis les accords de Rio en 1992.

Un certain nombre d’actions sur le terrain ont constitué la concrétisation de cet engagement international: les études exigées par la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques  (les communications nationales sur les CC, les Contributions Déterminées au niveau national) ont été réalisées et ont permis au Bénin de mieux cerner les impacts potentiels des changements climatiques sur son territoire. La mise en œuvre de Plans d’Actions thématiques a également été engagée: ces actions doivent permettre au Bénin de développer des politiques d’adaptation dans les domaines les plus vulnérables aux changements climatiques (agriculture, énergie, ressources en eau, santé et zone côtière).

Des travaux pour aider le Bénin dans l’accès à la finance climatique ont également été engagés notamment pour accéder au Fonds Vert pour le Climat.

Une loi sur les changements climatiques  est votée depuis juin 2018  afin de donner de fermeté, de la visibilité, de l’efficacité et de la durabilité à l’action de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les changements climatiques.

Le Bénin a bénéficié de plusieurs programmes en matière d’adaptation aux changements climatiques.

  • L’élaboration du Plan National d’Adaptation du Bénin:

En mars 2017, il a été procédé au lancement du projet d’Appui scientifique aux processus de Plan national d’Adaptation aux changements climatiques (PAS-PNA) qui vise à accroitre la capacité scientifique des acteurs impliqués dans la mise en œuvre des Plans Nationaux d’Adaptation tant au niveau national qu’infranational, s’articule autour de 4 composantes à savoir:

  • le Renforcement du cadre de gouvernance du processus PNA ;
  • le renforcement de la capacité scientifique pour la planification et la programmation de mesures d’adaptation;
  • la facilitation de l’accès au financement de mesures d’adaptation prioritaires ;
  • la mise en place d’un Réseau d’échange des praticiens sur le processus PNA.

Ce programme est appuyé par la GIZ.

  • L’Initiative LoCAL (Local Climate Adaptative Living Facility),

soutenue par le Fonds d’équipement des Nations Unies, qui entend favoriser la décentralisation des financements internationaux dédiés à l’adaptation au changement climatique. L’initiative a été lancée en février 2013 au Bénin, mais rendu opérationnelle à partir de 2014.  Mis en place sur l’initiative du Fonds d’Equipement des Nations Unies (FENU/UNCDF), le LoCAL est un mécanisme pour la mise en œuvre des investissements aux changements climatiques par les collectivités locales.

www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/presscenter/articles/2015/09/09/l-initiative-local-en-marche-au-b-nin.html

L’initiative LoCAL s’est poursuivie grâce à la signature en avril 2019 d’un accord cadre  entre le Gouvernement du Bénin représenté par le Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour la mise en œuvre du projet intitulé « Processus de Plan National d’Adaptation au Bénin ». D’un montant de 1 542 913, 40 dollars US, ce projet a été financé par le Fonds Vert pour le Climat (FVC). Il entend œuvrer pour l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans les processus budgétaires et de planification. Il permettra également d’accroître l’accès au financement local et extérieur en matière d’adaptation à travers des renforcements de capacités humaines et techniques.

Trois principaux résultats sont attendus du projet :                                                                                                                                                  Premièrement :  Les impacts économiques des changements climatiques sont évalués et les options d’adaptation priorisées en vue d’une budgétisation et d’une planification efficaces. Les risques climatiques et les vulnérabilités sont évalués dans les secteurs de l’urbanisme et des infrastructures, de l’énergie et de la foresterie.

Deuxièmement : L’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans les processus budgétaires est facilitée. Des mécanismes et outils seront développés pour faciliter l’intégration de l’Adaptation aux Changements Climatiques dans les budgets.

Troisièmement : Le Fonds National pour l’Environnement et le Climat (FNEC) est renforcé, afin d’attirer du financement public et privé pour une planification efficace de l’adaptation. L’accès au financement requiert une bonne connaissance des procédures, mais aussi des capacités humaines et techniques pour être en mesure de développer des projets bancables. Le projet va y aider.

en savoir plus:

http://www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/presscenter/articles/une-nouvelle-dynamique-au-processus-de-plan-national-dadaptation.html

LoCAL a publié un document de partage d’expérience sur le financement de l’adaptation au changement climatique au niveau local disponible à l’adresse suivante:

https://www.local-uncdf.org/uploads/2/4/0/3/24030503/local_experiences_report-web-fr-lr-aug18.pdf

 

  • Le programme intégré d’adaptation pour la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques sur la production agricole et la sécurité alimentaire au Bénin (PANA 1)

 Le programme intégré d’adaptation pour la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques sur la production agricole et la sécurité alimentaire au Bénin (PANA 1) est la première mesure d’adaptation aux changements climatiques opérationnalisée au nombre des cinq (5) mesures retenues par le Bénin dans son Plan d’Actions National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PANA) adopté en 2008 et lancé en 2011.

Le projet PANA 1 a permis de toucher 9 villages dans les communes de Adjohoun, Aplahoué, Bopa, Malanville, Matéri, Ouaké, Ouinhi, Savalou et Sô-Ava, identifiées dans les quatre zones agro-écologiques les plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques.

Pour en savoir plus :

http://www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/operations/projects/environment_and_energy/project_sample1.html

sur le vol et Promotion de l’aquaculture en cage flottante dans le cadre du PANA1 :

http://www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/presscenter/articles/2014/02/14/l-aquaculture-pour-faire-face-aux-changements-climatiques.html

sur le système d’alerte précoce :

http://www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/operations/projects/environment_and_energy/project_sample12.html

sur la maîtrise de l’eau à Tomboutou :

http://www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/presscenter/articles/2016/02/04/adaptation-aux-changements-climatiques-la-ma-trise-de-l-eau-toumboutou/

  • Reboisement des berges de la basse vallée de l’Ouémé

Pour limiter les effets des changements climatiques dans les communes riveraines de la Basse Vallée de l’Ouémé, le Projet d’appui à la Préservation et au Développement des Forêts Galeries et production de Cartographie de base numérique (PAPDFGC) a été initié en 2012 avec l’appui du Gouvernement du Bénin, de l’Union européenne (principal partenaire financier du projet) et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

En savoir plus :

http://www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/presscenter/articles/2017/01/23/-le-reboisement-des-berges-pour-limiter-les-inondations-dans-la-basse-vall-e-de-l-ou-m-.html

 

  • renforcer la résilience des populations de Malanville et Karimama aux changements climatiques

La sécheresse et les inondations soudaines et récurrentes subies chaque année durant les mois d’août et de septembre par les communes de Malanville et de Karimama avec comme conséquences la perte des récoltes, du bétail, des habitations, la prolifération des maladies hydriques et la destruction des infrastructures sociocommunautaires de développement etc. appellent à une réponse intégrée et durable.

C’est pour accroitre la résilience des populations aux chocs climatiques et leur offrir de nouvelles opportunités, que le Programme intégré d’adaptation aux changements climatiques par le développement de l’agriculture, du transport fluvial et du tourisme, dans la vallée du Niger au Bénin (PIACC-DAT) a été initié en 2014 avec l’appui du PNUD.

Ce programme, d’un coût estimatif de 80 millions de dollars US, comporte sept mesures durables formulées sous forme de projets. Il s’agit de : La réhabilitation/ construction et la valorisation des retenues d’eau ; le désensablement ciblé du fleuve Niger et de ses affluents ; la lutte contre l’érosion régressive des berges du fleuve Niger par la mise en place des palplanches et la végétalisation des berges ; la construction des digues de protection des cultures contre les inondations ; la gestion du foncier et des conflits potentiels ; la poursuite des mesures de renforcement des capacités des producteurs pour leur adaptation au changement climatique, la valorisation des zones d’intérêt touristique et le développement du transport fluvial dans la vallée du Niger.

en savoir plus:

 

http://www.bj.undp.org/content/benin/fr/home/presscenter/articles/2016/08/14/sept-mesures-pour-renforcer-la-r-silience-des-populations-de-malanville-et-karimama-aux-changements-climatiques-.html

2. Expériences conduites par les communes et les associations de communes

A titre non exhaustif, il est possible de citer deux initiatives des communes béninoises en matière d’adaptation aux changements climatiques. Il s’agit des activités conduites par la commune de Copargo et par le Groupement Intercommunal des Collines.

  • Un trophée « Initiative Climat » pour l’aménagement du bassin de rétention de Copargo

La commune de Copargo à travers son initiative : «Aménagement d’un bassin de rétention d’eau», a conduit une action d’adaptation face au déficit pluviométrique engendré par les changements climatiques. Cette action est susceptible d’être reproduite par d’autres collectivités locales en termes d’adaptation aux changements climatiques. En effet, la localité était confrontée au problème de baisse de précipitation. Après une analyse détaillée des besoins de la commune qui a conduit à identifier les objectifs prioritaires en termes d’adaptation, le maire et son équipe ont placé en premier plan la construction d’un bassin de rétention d’eau sur le site maraîcher et sylvicole de Tchandoga. L’édition 2017 des trophées initiatives climat Afrique Francophone a primé dans la catégorie collectivités locales la commune de Copargo (Bénin) au côté de la commune de Tondikiwindi (Niger).

Plus d’informations sur l’expérience de Copargo :

http://www.initiativesclimat.org/Les-nomines/Amenagement-d-un-bassin-de-retention-d-eau

  • Restauration de la fertilité des sols dans les Collines

Les producteurs agricoles de la région des Collines sont souvent dans l’incapacité d’assurer leur autosuffisance alimentaire à cause des mauvaises récoltes engendrées par la baisse de la fertilité des sols et aggravées par les perturbations climatiques. C’est dans cette situation que le Groupement Intercommunal des Collines (GIC) a monté et mis en œuvre le Projet Intercommunal d’Appui à la gestion durable des terres agricoles et d’adaptation au changement climatique dans le département des Collines (PAGDT-C). Le projet a été financé principalement par le Comité Inter-Etats pour la Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) et cofinancé par le Conseil Régional des Picardie en France, l’Agence Interministérielle d’expertise technique française (Expertise France), les Communes et les producteurs bénéficiaires au niveau des trois Communes.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, le GIC a travaillé principalement à restaurer les terres agricoles pauvres. L’action de restauration est faite essentiellement par l’introduction des légumineuses fertilisantes. Elle a été soutenue par l’organisation des visites d’échanges entre producteurs et des séances de sensibilisation/formation sur les mesures de gestion durables des terres et d’adaptation aux changements climatiques. De plus, pour agir sur les causes de ce phénomène, il a été également initié le reboisement par la mise en place des plantations privées et l’entretien des plantations communales ainsi que l’acquisition des foyers améliorés au profit des ménages agricoles.

Pour en savoir plus : Lien vers la « fiche expérience GIC-synthèse »