Définitions et concepts clés

Changements climatiques : Selon la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ce terme désigne « tous les changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. »

 

Les gaz à effet de serre sont des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et contribuant à l’effet de serre.

 

L’effet de serre est un processus naturel résultant de l’influence de l’atmosphère sur les différents flux thermiques contribuant aux températures au sol d’une planète.

 

Les deux gaz les plus contributeurs à l’effet de serre sont le gaz carbonique (CO2) et le méthane (CH4). Le CO2 est un gaz à effet de serre à longue durée de vie, à peu près 100 ans. Le CO2 est produit par la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel). La déforestation est également une cause de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, les végétaux consommant du CO2 et rejetant de l’oxygène.  Le méthane est émis par le secteur agricole (rizières, élevage des ruminants, déjections animales) et dans une moindre mesure par la production des énergies fossiles (gaz naturel) et des décharges.

 

Vulnérabilité : état de prédisposition d’une population, d’une communauté à subir négativement les effets des changements climatiques.

 

Atténuation : Actions qui visent à réduire les émissions de GES (ou qui en limitent la croissance du fait du développement des pays émetteurs. Le GIEC recommande une diminution qui permettrait de limiter la hausse des températures à +2°C. Les actions d’atténuation consistent par exemple à développer les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique), à développer des moyens de transports propres, à lutter contre la déforestation,à promouvoir l’agroforesterie, à encourager l’efficacité énergétique dans les bâtiments (par exemple bâtiments bien aérés et bien orientés en matériaux locaux nécessitant moins d’énergie pour leur climatisation et leur éclairage)…

 

Adaptation : procédé permettant à une société, ou une économie de développer les capacités d’ajustement nécessaires pour faire face aux aléas climatiques et à leurs impacts. Elle correspond donc à l’ensemble des activités menées afin de faire face aux variations de conditions de vie engendrées par les changements climatiques. L’adaptation est donc une stratégie de gestion du risque (« gérer l’inévitable ») complémentaire de l’atténuation, puisqu’il est avant tout nécessaire de réduire les risques (« éviter l’ingérable » ).

 

Genre et vulnérabilité : Les femmes font partie des communautés humaines les plus affectées et les plus vulnérables face au changement climatique. Les études soulignent leur vulnérabilité disproportionnée par rapport aux hommes, notamment parce que ce sont elles qui supportent l’essentiel du poids des activités qui sont le plus touchées par des climats défavorables (comme la collecte du bois et de l’eau (Quand les femmes doivent aller chercher de l’eau en période de sécheresse, leur trajet s’allonge), et l’alimentation)*. Elles sont aussi davantage affectées lors de catastrophes naturel­les : une étude démontre que le risque de mourir est 14 fois plus élevé pour les femmes et les enfants que pour les hommes lors d’une catastrophe naturelle **. Parallèlement, leurs capacités d’adaptation et leur résilience sont réduites en raison d’un accès plus restreint à la santé, aux compétences, aux infrastructures, à l’information. (source : guide de bonnes pratiques : intégrer l’adaptation au changement climatique dans les projets de développement, Coordination SUD-GERES, Paris, 2012)

* Gender considerations in Climate Change: Priorities for Adaptation”, H. Reid et al., Climate Change Group, IIED, oct. 2009

** Peterson, K. (2007), Reaching out to women when disaster strikes, Soroptimist White Paper.

 

UNFCC et  Cop 21 : la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (UNFCCC) a été adoptée  au sommet de la Terre de Roi en 1992 : son objectif est la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre pour éviter un dérèglement climatique global dangereux. Elle réunit 195 pays et apporte un soutien à l’organisation annuelle d’une Conférence des Parties (COP). La 21ème COP aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.  Le principal enjeu de cette conférence est de parvenir à un accord universel contraignant permettant de rester en dessous d’une hausse des températures moyennes de 2°C.

 

Résilience : capacité d’une société, d’une économie, ou d’une population à faire face à un évènement ou une perturbation imprévue et représentant une menace en développant des capacités d’adaptation.

 

GIEC : Groupe  Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat.

 

Changements climatiques et Objectifs de Développement Durable (ODD) : Les ODD doivent désormais être pris en compte dans les PDC. Deux des ODD concerne les changements climatiques :

  • L’ODD 11, villes et communautés durables insiste sur la résilience aux changements climatiques
  • L’ODD 13, mesures relatives à la lutte contre les CC : cet objectif concerne davantage les mesures d’atténuation des changements climatiques

Mais la question des changements climatiques est également sous-jacente dans l’autres ODD, notamment l’ODD 14  « vie terrestre » et l’ODD.

 

Un exemple pour bien comprendre les concepts clés de l’adaptation aux changements climatiques.

Cet exemple est proposé par l’OECD.

Imaginez un village de pêcheurs sur le littoral. Des ouragans frappent la côte de manière saisonnière. Les températures de l’air et de la mer augmentent, ainsi que la fréquence des pluies intenses. Certaines populations de poissons ont diminué ces dernières années. La plupart des ménages sont actifs dans la pêche et rapportent leur prise dans un port voisin pour les vendre sans utiliser de réfrigération.  Quelques ménages pratiquent aussi une production agricole de petite échelle. Certaines maisons sont construites davantage vers l’intérieur tandis que d’autres ont été bâties le long d’une rivière. Certaines maisons sont construites sur pilots. Des puits de base fournissent un accès à l’eau souterraine.

 

Système considéré : le village pourrait être un système considéré, composé d’atouts (bateaux, maisons, puits et infrastructures portuaires) et de ressources (pêche, eau souterraine et terre cultivables) essentiels.

 

Risques, signaux climatiques : élévation du niveau de la mer, ouragans, pluies intenses, hausse de la température de l’air et de a mer.

 

Impacts potentiels : inondations, dégâts aux atouts provoqués par les tempêtes, pollution de l’eau douce, diminution des stocks de poissons, intrusion saline dans les eaux souterraines.

 

Exposition : il est probable que tous les foyers soient exposés aux ouragans et à la contamination saline des eaux souterraines. Les maisons située sur le rivage et à l’embouchure de la rivière sont particulièrement exposées aux marées de tempêtes. Les foyers de pêcheurs sont exposés à la diminution des stocks de poissons liés aux changements des conditions océaniques ainsi qu’aux impacts potentiels sur le port. Les foyers d’agriculteurs sont exposés à la salinisation ou à l’érosion des terres arables.

 

Capacités d’adaptation/ facteurs de sensibilité : les économies qui reposent sur la pêche sont sensibles à l’augmentation des températures à cause de l’absence de réfrigération. Les foyers actifs à la fois dans  l’agriculture et dans la pêche possèdent des capacités d’adaptation plus grandes que les autres aux impacts potentiels. Les maisons sur pilotis sont moins sensibles aux inondations que les autres. Les ménages qui ont accès à une voiture ou à une moto ont une capacité d’adaptation accrue pour évacuer en cas d’ouragan ou de glissement de terrain.

 

Vulnérabilité : ce village est très vulnérable au changement climatique. Les foyers qui ne possèdent qu’une seule source de revenus, dans un logement exposé non construit sur pilotis et ne possédant pas de moyens de transports sont les plus exposés.

 

Adaptation : la vulnérabilité pourrait être réduite au moyen : d’infrastructures naturelles ou physiques pour protéger les habitations et les terres arables des marées de tempêtes ;  de  construction d’abri en cas d’ouragan ; de l’amélioration du stockage du poisson ; du renforcement des normes de construction ; et de l’amélioration des ressources en eau douce par le traitement ou l’accès aux eaux de surface.

 

Cet exemple est extrait du document « Intégrer l’adaptation au changement climatique dans la planification du développement. Une formation pratique basée sur un document d’orientation de l’OCDE » disponible sur le lien suivant :

Lien vers le document – Cliquez ici

Pour un glossaire exhaustif du vocabulaire climatique, consulter le lien suivant :

http://www.ipcc.ch/pdf/glossary/tar-ipcc-terms-fr.pdf

 

Typologie des options d’adaptation

La difficulté du choix politique, dans un contexte de l’adaptation aux changements climatiques, est liée à l’incertitude quant aux impacts futurs des changements climatiques. Face aux urgences du présent, et compte tenu de la contrainte de ressources financières limitées, les élus peuvent se demander quelle est la bonne stratégie à adopter. Stéphane Hallegatte du Centre international de recherché pour l’environnement et le Dévelop­pement (Cired) détaille plusieurs d’options qui permettent aux collectivités locales  de prendre des décisions pour réduire les vulnérabilités :

 

Stratégie sans regret : il s’agit d’actions dont les bénéfices sont de toute façon plus importants que les coûts (réels ou potentiels) générés. Empêcher l’extension des constructions dans des zones inondables constitue une stratégie « sans regret ».

 

Stratégie réversible : le but de ce type de stratégies est de limiter au maximum le coût en cas d’erreur sur l’état futur du climat. La mise en oeuvre de systèmes d’alerte et de sché­mas d’évacuation est totalement réversible : si les impacts locaux du changement climatique se révèlent différents de ce qu’il avait été prévu, cela aura peu d’incidence.

 

Stratégie des marges de sécurité : il s’agit de calibrer à la hausse les infrastructures de façon à être adaptées à n’importe quel changement climatique (par exemple un système de drainage capable de faire face à une forte augmentation des précipitations ou des digues plus hautes que tous les scénarios de montée du niveau des mers). Le coût de construction initial étant plus réduit qu’une reconstruction ou un ajustement de l’infrastructure si elle se trouvait inadaptée, cette stratégie renforce à la robustesse de la décision.

 

Stratégies douces : les solutions techniques ne suffisent pas à s’adapter au changement climatique. Le renforcement de la gouvernance afin d’être en mesure de programmer et mettre en pratique des plans d’adaptation constitue en soi une stratégie d’adaptation. Les systèmes d’assu­rance participent également de ces stratégies dites « douces ».